Le Lézard
Sujet : Plaidoyer (politique)

Le président du Zimbabwe entend se battre de toutes ses forces pour les réformes


HARARE, Zimbabwe, 18 juin 2019 /PRNewswire/ -- Lors d'une longue interview radiophonique, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a déclaré vouloir que l'on se souvienne de lui pour les réformes qu'il aura instaurées. « En tant que président, j'ai pour mission de réformer le Zimbabwe, pour que l'on puisse bâtir un pays dans lequel chacun a la possibilité de réussir grâce à son talent et non pas à la corruption », a-t-il indiqué. « Je me battrai de toutes mes forces pour que cela soit possible. »

S'adressant directement aux Zimbabwéens, le président Mnangagwa a annoncé : « Le processus de réforme n'est pas simple et exige des sacrifices de chacun d'entre nous. Mais je vous promets que cela en vaut la peine. Bien sûr, la situation est difficile aujourd'hui, mais elle sera meilleure demain. Nous ouvrons le Zimbabwe aux investissements, construisons une relation nouvelle et mutuellement bénéfique avec des nations et des entreprises dans le monde entier. Nous ne pouvons pas être laissés pour compte. »

Tout au long du programme de 80 minutes diffusé sur Capitalk FM, Emmerson Mnangagwa abordé une grande variété de questions, allant de l'agriculture, de l'exploitation minière et du développement des infrastructures à l'augmentation du prix du carburant et à l'introduction d'une nouvelle monnaie zimbabwéenne requérant la mise en place préalable de certaines conditions. « Il est indispensable de garantir la production, d'éliminer la corruption et de changer l'état d'esprit de notre peuple pour que chacun croit de nouveau en lui-même. Une fois tous ces éléments en place, nous pourrons introduire notre monnaie », a-t-il précisé.

Élu président depuis bientôt une année, Emmerson Mnangagwa a mis en avant les défis qu'il a dû relever après le mandat de 37 ans de Robert Mugabe. « Notre économie s'est effondrée, mais notre courage aussi », a expliqué Mnangagwa. « Et pour se relever de cet effondrement économique, il est impératif d'entreprendre certaines actions qui nous remettront sur les rails : réformer notre économie, réformer nos institutions, réformer nos lois, changer notre état d'esprit en tant que peuple. »

Le président Mnangagwa a mis l'accent sur certaines des avancées réalisées jusqu'à présent, notamment la modernisation de la loi sur la sécurité et l'ordre publics (Public Order and Security Act, POSA), loi controversée sur l'état d'urgence remontant au régime de Robert Mugabe, ainsi que les lois sur la réforme des médias et de l'accès aux informations conformes aux normes internationales en matière de liberté de la presse ? exigences fondamentales des États-Unis pour lever les sanctions appliquées contre le Zimbabwe datant de l'ère Robert Mugabe.

D'un ton grave, le président Mnangagwa a également invité Nelson Chamisa, le chef de l'opposition représentée par MDC Alliance, à se joindre au débat politique en cours entre la majorité des partis politiques du Zimbabwe. Le dialogue entre les acteurs politiques (Political Actors Dialogue, POLAD) relève d'une démarche visant à améliorer la situation économique difficile du pays et à inciter les acteurs politiques en conflit à coopérer dans l'intérêt national.

Jusqu'à présent, Nelson Chamisa a refusé toute discussion, qu'elle soit multilatérale ou bilatérale. « Je ne peux pas envoyer un bulldozer ou un tracteur pour le faire sortir de chez lui et venir à nos rencontres », a commenté le président Mnangagwa. « Pourquoi ne vient-il pas s'assoir autour de la table, avec tout le monde ? La porte est ouverte à tous ceux qui souhaitent exprimer leur point de vue ou donner des conseils sur quelque sujet que ce soit. »

 



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