Alors qu’une vague très importante de grèves parcourt le service public français depuis deux semaines, l’association « Droite Libre », reconnue par l’UMP, parti politique de droite fondé par l’actuel président de la république, décide de passer à l’action contre les grévistes d’une manière inédite et pas assurément légale.
Droite Libre, dirigée par Rachid Kaci,
appelle tous ses sympathisants (environs 80 000) à faire du spam sur les boites emails des syndicats grévistes et de leurs partisans en envoyant un message standard visant à arrêter les grèves.
Ainsi, selon les spammeurs, « plusieurs centaines de milliers de messages ont dû être expédiés», alors que d’après les victimes, il ne s’agit que de quelques milliers de pourriels reçus. Il est difficile de donner raison à quiconque étant donné que les messages non sollicités sont envoyés individuellement par chaque partisan de l’association Droite Libre, et non par un serveur dédié à cette tâche; les envois ne sont donc pas chiffrables ni contrôlables.
La réaction des syndicalistes est tantôt la colère et l’indignation face à une pratique totalement illégale, tantôt l’humour : «Il faut bien qu'ils s'amusent, et nous, ça nous divertit» déclare Danièle Garnier, responsable de la communication du syndicat CGT.
Mais, avec le blocage total de la boite électronique personnelle de Marc Blondel, délégué général de Force Ouvrière, ce spamming entre dans la pure illégalité. En France, il s’agit d’un délit pénal passible de trois années d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.