Le Lézard

MySpace forcée de collaborer pour traquer les délinquants sexuels


La semaine dernière, huit États américains sommaient MySpace de révéler l’identité des prédateurs sexuels qui utilisaient ce site pour y nouer des contacts avec de potentielles jeunes victimes. MySpace s’y était refusée en indiquant que les lois fédérales et locales l’empêchaient d’obtempérer si la demande n’était pas accompagnée d’une injonction formelle de la cour. Les procureurs des huit États et News Corp sont finalement parvenus à un accord légal qui permet, dès aujourd’hui, d’utiliser les éventuelles pistes que les pédophiles ont étalées sur leur page MySpace. Ainsi il sera possible de les localiser et de les faire comparaître dans le cas où ils auraient violé les conditions liées à leur remise en liberté.



MySpace peut à présent se vanter de compter 180 millions de membres. Parmi ceux-ci, 7000 prédateurs fichés par la police profitaient du succès phénoménal du site pour entrer en contact avec des enfants. Les responsables de la sécurité de la populaire communauté virtuelle ont pu les retracer grâce à une base de données à laquelle ils ont accès depuis décembre 2006, mois au cours duquel MySpace s’est associée à Sentinel Tech Holding Corp, une entreprise experte dans la vérification d’identité.

News Corp a certes démontré, en supprimant leurs profils, sa réelle volonté de refuser l'accès aux criminels fichés. Ce n'est toutefois que le 21 mai, à l'issue d'une partie de bras de fer entre les procureurs et News Corp, que MySpace a dévoilé l'identité des prédateurs sexuels. Le groupe appartenant à Rupert Murdoch s'est vu ordonner de coopérer avec les huit États demandeurs, non pas dans les semaines ou les mois à venir, mais dans les prochaines heures. Les informations contenues dans les profils des délinquants sexuels devraient ainsi être scrutées à la loupe dans le but d’y trouver d’éventuelles preuves de violation de leurs conditions de remise en liberté, ce qui sera le cas de ceux à qui il était formellement interdit d’entrer en contact avec des enfants et qui ont correspondu avec des MySpaciens mineurs.

Si les huit procureurs ont rapidement gagné la première manche du conflit qui les opposait à MySpace, l’autre demande qu’ils ont formulée risque toutefois d’être beaucoup plus longue à réaliser. Ils souhaitent en effet que le site mette en place un système de vérification de l’âge de ses membres… Deux questions s’imposent alors : comment MySpace pourra-t-elle s’assurer de la véracité des informations fournies par ses 180 millions d'adhérants ? Et cette communauté virtuelle restera-t-elle aussi populaire auprès des internautes pour lesquels Internet rime indiscutablement avec anonymat ?

Publié le 23/05/2007 à 17h00 par Béatrice André

Source:
cbsnews.com



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