Gary McKinnon, ce citoyen britannique devenu célèbre à la suite du piratage en 2001 et 2002 de plus de 90 ordinateurs de la NASA, du Pentagone et de l’US NAVY, est toujours en attente du jugement de la Cour d’appel britannique qui doit statuer sur la légalité de la demande d’extradition formulée par les États-Unis.
Rappelons que McKinnon, cet informaticien surnommé « Nasa Hacker » par la presse britannique, a été accusé en 2005 par les États-Unis du plus important piratage de données militaires jamais réalisé. McKinnon n’a jamais nié ces intrusions. Il affirme, pour sa défense, que la faible protection de ces ordinateurs les rendait facilement accessibles à plusieurs pirates et que, pour sa part, il ne recherchait qu’à recueillir des preuves de la visite d’ovnis et de la présence d’extra-terrestres sur notre planète.
L’Oncle Sam affirme que le Britannique a causé pour plus de 700 000 dollars de dommages, aurait rendu inopérable pour un certain temps le système informatique d’une base navale et, de ce fait, aurait enfreint plusieurs lois américaines. Lors d’entrevues accordées à la presse britannique et sur plusieurs forums de discussions sur lesquels il est connu sous le nom de Solo, McKinnon nie avoir fait quelque dommage que ce soit et affirme que le tout n’est que pure invention de la part des autorités américaines.
Le pirate informatique ne refuse pas de subir un procès, mais il veut que ce dernier ait lieu en Grande-Bretagne et non aux États-Unis où il serait passible d’un maximum de 70 ans de prison s’il était reconnu coupable.
Tout comme l’ancien pirate informatique américain
Kevin Mitnick, accusé dans les années soixante d’intrusion dans un ordinateur du Pentagone, le pirate britannique Gary McKinnon a droit à un site Web prenant sa défense. Le site «
Free Gary » assure ainsi un suivi quotidien des péripéties judiciaires du pirate et permet aux internautes de faire connaître leurs points de vue et leurs opinions sur cette histoire. Cependant, ils ne peuvent espérer une réponse directement de McKinnon puisqu’une des conditions pour sa remise en liberté est de ne pas utiliser d’ordinateur ayant un accès Internet.
Le procès a été ajourné mercredi dernier et les juges prendront en délibéré les arguments de la défense qui invoque le fait que les Américains ont proposé une sentence plus courte si McKinnon ne contestait pas son extradition. Cette approche et cette proposition sont inacceptables pour son client et soulèvent, selon elle, un doute sur l’équité d’un procès en terre américaine.
Gary Mckinnon était absent mercredi dernier lors de l’audition de la cause. Il était incommodé par des palpitations cardiaques. Selon des amis proches, la tension est trop forte pour Gary et ce dernier croit maintenant n’avoir aucune chance d’éviter l’extradition. S’il ne gagne pas sa cause, son dernier espoir serait de faire appel à Cour des Lords, mais avec peu de chance que la décision soit infirmée.