À l'heure où la dépendance reliée aux nouvelles technologies commence enfin à être perçue comme une réelle maladie par le milieu de la santé, une première clinique pour soigner les maladies reliées aux jeux vidéo voit le jour en Europe.
Tout comme la cyberdépendance, cette dépendance à l'Internet et l'informatique dont beaucoup de personnes sont atteintes, celle des jeux vidéo touche d'avantage un groupe d'âge plus jeune. Au même titre que les maladies reliées aux jeux de casino et aux loteries, la passion pour le jeu vidéo est aussi difficile à soigner selon Keith Bakker, directeur de la Clinique de consultation sur la dépendance d'Amsterdam.
Le nouveau programme de la clinique débutera en juillet prochain et sera écheloné sur 4 à 8 semaines. Une vingtaine de personnes âgées entre 13 et 30 ans ont cependant déjà été traitées par Monsieur Bakker depuis janvier dernier. Celles-ci souffraient toutes d'une intoxication aux jeux vidéo dont les symptômes pendant la cure allaient jusqu'à des tremblements lorsqu'elles étaient en présence d'un ordinateur. En plus de créer un isolement chez les jeunes adeptes de ces jeux où le cercle d'amis et de connaissances est presque inexistant, cette passion entraîne un manque de communication évident puisque plusieurs d'entre eux ont passé les trois dernières années à échanger devant un écran plutôt que de vive voix.
Comme pour la plupart des dépendances de tous les domaines, celle des jeux a souvent pour cause le vouloir de fuir ses problèmes personnels. Tout comme les héroïnomanes et les joueurs compulsifs, lors de leur activité pratiquée excessivement, le cerveau secrète une hormone appelée endorphine qui a pour conséquence de donner une intense satisfaction.
Selon Monsieur Bakker, la dépendance aux jeux vidéo peut être décelée dès l'âge de 8 ans. Les jeunes joueurs compulsifs auront d'ailleurs souvent reçu leur premier jeu en cadeau par leur parent. Ces derniers peuvent porter une attention particulière à un enfant qui aura tendance à passer de longues heures devant son ordinateur, en plus de négliger ses autres activités et son cercle social.