La Warner se met aux Torrent

Il y a quelques semaines, la société BitTorrent a conclu un pacte avec la Motion Picture Association of America (MPAA). Elle retirait les liens de fichiers protégés par les droits d’auteur sur son site en échange de l’abandon de poursuites. Bien lui en prit; Warner vient de signer avec elle une entente pour distribuer ses films grâce à son logiciel Bit Torrent.



En plus de distribuer ses films sur le célèbre réseau de « peer-to-peer », Warner a annoncé dans la foulée qu’il seront disponibles au téléchargement le jour même de la sortie de la version DVD. Ce sont donc 200 films qui arriveront bientôt en ligne dont des blockbusters comme Harry Potter ou des séries comme Babylon 5. Par contre, les prix seront eux aussi calqués sur leurs homologues DVD et seront sensiblement les mêmes. Seules les séries télé diffusées en ce moment resteront au prix de 1 $, Warner voulant s’aligner sur la concurrence.

En ce qui concerne le film vendu au format Divx, il comportera un DRM développé par BitTorrent afin d’empêcher la copie sur CD ou DVD. L’utilisateur ne pourra donc le graver et devra conserver le fichier dans son disque dur.

Las de se voir concurrencer par Internet, les majors ont enfin compris la force de ce moyen de distribution. Malheureusement, Warner conserve des prix trop élevés pour un film en Divx. La qualité très moyenne comparativement à son équivalent sur DVD ne détournera pas les cinéphiles qui attendent la haute définition. De plus, la présence de DRM et le fait de ne pas pouvoir sauvegarder le film sur un support physique sont de gros handicaps et pourraient même rendre ce type de fichiers impopulaires. Au moindre formatage du disque dur, le film sera effacé sans possibilité de sauvegarde. Or, personne n’est à l’abri d’un virus et le grand public visé par ce type de commerce est encore plus vulnérable à des attaques virales. Quant aux adeptes du téléchargement illégal, quel que soit leur profil, cette offre reste encore trop restrictive et onéreuse pour les détourner des réseaux de partage de fichiers illégaux.

Ashwin Navin, cofondateur de BitTorrent, a révélé que sa société était en pourparlers avec d’autres grandes majors du cinéma afin de leur offrir un service de téléchargement similaire, mais il n’a pas souhaité révéler leurs noms. Toutefois, à la vue des énormes contraintes imposées par ces fichiers, il apparaît que la vision du marché par les industries de la culture est de plus en plus éloignée de celles des consommateurs.