Les pays d'Asie du Sud-Est ne savent plus quoi faire pour lutter contre le phénomène de la dépendance des internautes. La dernière initiative en date se retrouve en Thaïlande où les autorités viennent de décider d'interdire l'entrée des cybercafés aux mineurs (moins de 18 ans) à partir de 10 heures du soir jusqu'à 2 heures le lendemain après-midi.
Ce règlement est entré en vigueur le 11 mars dernier. À la base de ce nouveau règlement, on trouve une réelle inquiétude de la part des dirigeants thaïs à propos des horaires pendant lesquels les mineurs peuvent se connecter (tard le soir), mais aussi, et surtout, la consultation de sites pornographiques par les plus jeunes.
Protéger la jeunesse
« Ce règlement reconnaît implicitement la nature multihoraire de l'Internet et le fait que le public puisse se rendre dans les cybercafés n'importe quand. Mais il implique aussi que l'opérateur [du cybercafé] doit montrer une responsabilité envers les jeunes membres de la société et aider à résoudre les problèmes d'
addiction des plus jeunes », explique un communiqué. Ce nouveau règlement est loin de faire l'unanimité puisque les gérants de cybercafés ont déposé une plainte contre en début de semaine au tribunal administratif. Ils en exigent le retrait, l'accusant d'être un abus de pouvoir manifeste de l'autorité de régulation des médias et un frein à la liberté des médias.
Boucs émissaires
Par ailleurs, les gérants de cybercafés estiment que leur activité est stigmatisée par le pouvoir en place qui verrait dans cette activité un coupable tout désigné aux problèmes de la jeunesse. « Nous blâmer ne résoudra pas le problème. Les contenus indécents peuvent passer par le biais des téléphones portables également », commente un gérant de cyber café. « Les gros commerçants tels que les éditeurs de logiciels et de téléphones portables peuvent librement vendre leurs produits et personne ne souhaite rien y changer. Nous nous demandons pourquoi les autorités excluent ces acteurs du problème. »