Les petits sites destinés aux employés qui s’ennuient derrière leur bureau fleurissent sur le Net depuis quelques années déjà. Le nombre d'employés qui y atterissent pendant leurs heures de travail ne fait que grandir. Ils consultent la météo, magasinent ou regardent des vidéos pas toujours très fines. Voilà que le magazine Time a pensé à eux en lançant un site entièrement consacré à ceux qui glandent au bureau :
OfficePirate
Qui ne s’est pas ennuyé au bureau devant son ordinateur, ne serait-ce qu’une fois ? Aux États-Unis, ce sont 44 % des employés, sur un panel de 10 000 personnes interrogées, qui déclarent s’ennuyer quotidiennement au travail et donc, surfer sur Internet pour tuer leur ennui. Les sites visités comprennent tout et n’importe quoi; ils vont du surf au petit bonheur la chance jusqu’aux achats en ligne en passant bien sûr par des photos souvent salaces. Le tout représentait donc un formidable potentiel de publicité ciblée et il n’en fallait pas moins pour qu’un « grand » nom comme Time fonce dans cette nouvelle activité.
C’est donc un site répondant au nom très évocateur d’
OfficePirate qui a vu le jour. Au programme : vidéos de jeunes femmes en soutien-gorge, fonds d’écran, blagues, élection du plus gros « jackass » ou photos des pires menus servis en entreprise. Bien sûr, nombre d’autres rubriques figurent au menu du site et même des concours. Mais ce site est dédié d'abord avant tout aux jeunes hommes qui pratiquent souvent cette activité; il faut dire que Time ne s’embarrasse pas et déclare ouvertement que « les jeunes hommes qui travaillent au bureau sont notre cible d’audience ». Les femmes seraient-elles plus sérieuses? Quoi qu'il en soit, mesdames ne vous attendez pas à trouver un univers fait pour vous.
Bien sûr, les patrons voient arriver d’un mauvais œil ce nouveau site. Mais c’est aussi un projet destiné à redorer le blason de Time INC, dont l’image a beaucoup souffert à cause des licenciements multiples qu’elle a pratiqué dans tous les États-Unis. Les autres groupes de presse suivent cette expérience avec attention, car c’est un nouveau marché qui se dessine et la croissance est toujours l’objectif numéro de toute compagnie. Parions donc qu’en cas de succès, des clones de cette initiative verront le jour et fleuriront sur la Toile. Les patrons ne risquent pas d’être contents et essaieront sûrement d’empêcher leurs employés d’aller sur ces sites.
Par contre, ce site étant totalement anglophone, il ne tient donc qu’à nous, travailleurs francophones, d’en faire visite le moins possible pendant nos heures de bureau et qui sait, un site francophone dans ce genre pourrait naître, si on n'a pas pris la porte avant.