Ces petits êtres d'apparence rebutante et considérées généralement comme nuisibles cachent une fonctionnalité mise à nu par des chercheurs de Tokyo qui n'en ont pas fini d'épater par leurs avancées technologiques, même lorsqu'elles sont aussi farfelues que dans cette histoire.
Des chercheurs de Tokyo au Japon ont installé un sac à dos micro-robotique sur une coquerelle. Aux abords de leur laboratoire, ils ont le parfait contrôle avec une télécommande indiquant à l'insecte de tourner à gauche ou à droite, à titre d'exemple. Le sac à dos est en fait un microprocesseur muni d'électrodes installé par intervention chirurgicale. Avant la chirurgie, la coquerelle doit être gazée au dioxyde de carbone. Ses ailes et ses antennes sont arrachées et ces dernières remplacées par lesdites électrodes servant à guider la coquerelle à distance. Les mouvements possibles sont basiques : gauche, droite, avant, arrière.
Des centaines de coquerelles sont élevées dans des récipients de plastique, prêtes à subir la chirurgie technologique. À date, seules les coquerelles américaines, appelées
Perplaneta americana, peuvent exercer un pareil « métier » étant donné leur force et leur résistance supérieure par rapport aux autres espèces. Depuis près de trois ans, les chercheurs ont réussi à diminuer le poids du sac à dos à 1/10 d'once, soit le double du poids de l'insecte lui-même. À l'exemple des fourmis, les coquerelles sont très fortes : elles peuvent supporter jusqu'à 20 fois le poids de leur corps.
Isao Shimoyama, un assistant professeur à l'Université de Tokyo, explique que les « applications potentielles de ce travail pour l'humanité pourraient s'avérer immenses ». Selon l'assistant, d'ici quelques années, les insectes pourront être équipés de mini-caméras et d'autres appareils similaires afin de participer à des missions d'espionnage ou encore lors de missions périlleuses. Pour l'instant, il reste encore à affiner la technique, les électrodes étant quelques fois difficiles à installer correctement afin d'obtenir les résultats voulus.
Le gouvernement du Japon a octroyé 5 millions de dollars à l'équipe dont fait partie Shimoyama à l'Université de Tsukuba. Cependant, il semble que cette coûteuse percée soit déjà la proie d'un des plus grands fléaux actuels du monde technologique: le pllupostage sur les portables. Shimoyama y est allé de cette déclaration qui semble à première vue loin d'être plausible : « Nous avons eu un incident la semaine passée alors que nous avions envoyé une coquerelle dans un conduit d'aération pour tester un échappement d'air et lorsque nous avons demandé à la coquerelle de tourner à droite, elle a répondu en demandant nos adresses de courriel et en offrant de nous envoyer du Viagra en retour ». Il semble que le moyen de transmission des données ne soit pas à toute épreuve.
Malgré tout, le plus grand défi posé aux chercheurs reste le temps ; après une certaine période, les coquerelles deviennent moins sensibles aux électrodes, ce qui pourrait s'avérer risqué lors de missions de longue haleine. Qui sait, le prochain arsenal de gadgets dont s'équipera Bond en sera peut-être un très... vivant!
L'invasion débute
Miam!