Le problème du recyclage des produits informatiques devient africain. Paradoxe de l’économie mondialisée, le continent le moins équipé en matériel informatique est en passe de devenir le plus pollué par ce phénomène.
Selon Basel Action Network (BAN), une organisation internationale qui œuvre dans la lutte contre le «commerce toxique» à l’échelle mondiale, 500 conteneurs de matériel informatique d’occasion arrivent chaque mois au Nigeria, l’un des pays d’Afrique qui subit de plein fouet ce phénomène. 75% de ce matériel est inutilisable, et est détruit dans des conditions nocives pour la santé des populations vivant à proximité des décharges.
Problème de santé publique
Pour Oladele Osibanjo, professeur de chimie à l'Université d'Ibadan au Nigeria, les substances chimiques qui émanent de la destruction du matériel informatique «
peuvent provoquer des avortements chez les femmes enceintes qui vivent près des décharges». Par ailleurs, les nappes phréatiques sont contaminées par les déchets nocifs, ce qui à terme pourrait s’avérer être une véritable catastrophe pour la santé publique.
Dans les pays occidentaux, la prise de conscience de ce problème s’avère très difficile. Nombreux sont les utilisateurs et les décideurs qui estiment que le matériel de seconde main envoyé en Afrique est utile au développement des pays du tiers monde. BAN affirme que ceci n’est qu’une excuse pour ne pas avoir à supporter des coûts de retraitement importants. Certains experts estiment que le recyclage des moniteurs serait de 14 dollars l’unité.