Après s'en être pris au P2P, l'industrie musicale veut désormais interdire les sites proposant les paroles et partitions des artistes.
L’offensive a été lancée par le Music Publisher Association (MPA) des États-Unis, à ne pas confondre avec la Motion Picture Association of America (MPAA), et vise donc à faire fermer et condamner tous les sites proposant les paroles d’artistes ainsi que les tablatures (accords en guitare). La guerre sera lancée début 2006 et le président du MPA Laurent Kaiser déclare que « toutes les tablatures et paroles de chansons sur Internet sont illégales ». Il va même plus loin, car il ne veut pas seulement faire fermer ces sites: « jetons les responsables de ces sites en prison, ce sera plus efficace. »
Le même M. Kaiser se prononce en disant qu'il y a peu de temps « la Xerox (photocopieuse) était la grande usurpatrice [des] revenus potentiels » et soutient que dorénavant c'est l'Internet qui prend la relève en en faisant même perdre plus de revenus. Ainsi, toujours selon lui, l'association doit être plus proactive. Quant à lui, le président de la National Music Publisher Association (NMPA), David Israelite, déclare que « l’utilisation non autorisée des paroles et des tablatures prive l’artiste de son moyen de subsistance; c’est du vol. Les éditions musicales et les artistes utiliseront tous les moyens de la justice pour faire cesser ce comportement illégal. »
Des attaques de ce genre contre des sites ont déjà eu lieu par le passé, mais c’est la première fois que l’action est coordonnée et concertée. D’ailleurs, le site PearLyrics en a fait les frais puisqu’il vient de fermer, mettant des explications sur leur
page d’accueil . Le webmestre du site ne comprend pas, entre autres, pourquoi il est dans l'illégalité en offrant à ses visiteurs des contenus qui peuvent être trouvés sur les sites légaux et publiques, lui qui rassemble les informations en faisant lui-même le boulot qu'auraient fait ses utilisateurs sur des engins de recherche. Un autre webmestre, Sandro del Greco, responsable du site Tabhall.co.uk, affirme que pour une telle affaire il n'est pas justifié d'emprisonner des personnes et que les éditeurs ne sont pas autant lésés de leurs revenus qu’ils veulent bien le faire croire.
Après avoir promulgué Internet en faisant miroiter la liberté, il semblerait que cette liberté ne se résume de plus en plus qu’à la liberté de consommer.