Jeux vidéos : la fatigue des suites

Le 9 août dernier, c’était jour de sortie pour le jeu Madden 2006, une simulation sportive de football américain de l’éditeur de jeux videos EA. Le 15 octobre prochain, c'est FIFA 2006 qui fera son apparition dans les rayonnages des magasins. Et cette litanie recommence d'année en année.



Chaque année, ces jeux trouvent étonnament preneurs, bien que les améliorations des versions faites d’années en années soient parfois discutables. Toutefois, il semblerait que nous pourrions arriver prochainement à un point de rupture. En effet, les joueurs seraient en passe d’être atteints de l’intraduisible « franchise fatigue », selon les termes de Mike Hickey, un analyste du cabinet Janco Partners. Pour ce dernier, les suites de jeux sportifs, comme FIFA de EA, dont la première mouture remonte à 1993, pourraient à terme fatiguer les joueurs-consommateurs.

Force est de constater qu'effectivement, sur les 26 titres disponibles sur le catalogue EA pour cette année, 25 sont soit des « sequels » (suite de jeux type FIFA) ou des jeux inspirés de films. Cela peut être interprété comme une sérieuse baisse de créativité et d’inventivité qui risque à terme, toujours selon Hickey, de s’avérer dangereux pour l’entreprise, et plus globalement pour l'économie des jeux vidéos.

Le tout est d'autant plus vrai que ce type de pratiques n’est pas le seul fait de EA, bien que cet éditeur en soit un spécialiste. 9 des 10 jeux qui ont connu un franc succès l’an passé sur le marché américain sont des suites de jeux provenant d'éditeurs différents.

1. Grand Theft Auto: San Andreas - PS2 - Take II Interactive
2. Halo 2 - XBX - Microsoft
3. Madden NFL 2005 - PS2 - Electronic Arts
4. ESPN NHL 2K5 - PS2 - Take II Interactive
5. Need For Speed: Underground 2 - PS2 - Electronic Arts
6. Pokemon Fire Red - GBA - Nintendo of America
7. NBA Live 2005 - PS2 - Electronic Arts
8. Spider-Man: The Movie 2 - PS2 - Activision
9. Halo - XBX - Microsoft
10. ESPN NFL 2K5 - XBX - Take II Interactive

Bien sûr, certains jeux de cette liste présentent des améliorations, des innovations et des nouveautés qui justifient leur sortie et assurent un vrai plaisir à l’utilisateur. On peut néanmoins se poser la question : l’utilisation des marques et des franchises pour la vente des jeux vidéos ne risque-t-elle pas d’entraîner à terme une diminution de la qualité des jeux en question et une lassitude du consommateur ?