Imaginez la scène: votre gouvernement annonce qu'à partir d'une date précise, toutes les chaînes de télévision ne diffuseront plus qu'en mode numérique et leurs retransmissions hertziennes s'évanouiront à tout jamais. Seriez-vous prêts ou vous prépareriez-vous à passer vos soirées ailleurs que devant votre écran de télévision mort?
Il semble bien qu'aux États-Unis on tente d'accélérer le passage de l'analogique au numérique et prévoirait légiférer afin que le 1er janvier 2009 soit la date butoir pour l'arrêt complet des signaux analogiques. Selon certains, pour que ce scénario puisse être envisageable, il faut prévoir tout d'abord un programme d'aide à la conversion au numérique. En effet, un sondage effectué par des associations américaines de consommateurs montre que 15 % des foyers n'ont accès qu'à la diffusion analogique et que 39 % possèdent au moins une télévision qui n'est pas branchée au réseau numérique, que ce soit par câble ou par satellite.
Pour les associations de consommateurs, le gouvernement se doit de supporter la transition en prenant sur lui les coûts engendrés par l'adaptation des téléviseurs. Selon elles, ce n'est pas aux téléspectateurs de payer la note, eux qui n'ont rien fait et qui n'aspirent qu'à conserver leur matériel en état de marche. Le gouvernement pourrait par exemple payer les 3,5 milliards nécessaires pour équiper les 80 millions de télévisions de convertisseurs numériques. Ces chiffres pourraient toutefois être révisés à la baisse puisque plusieurs des téléviseurs non branchés au numérique ne servent qu'à jouer à des jeux vidéos ou à écouter des films.
Pour l'instant, les législateurs reportent les auditions sur le projet entre autres en raison d'un désaccord sur l'ampleur de l'aide et du support à apporter aux familles dans cette course à la libération des ondes.