À technologie globale, taxe globale. Voici le nouveau credo des pays en voie de développement qui tentent de trouver des solutions à la fracture numérique mondiale.
Certes, Abdoulaye Wade, le président sénégalais, exprimait ce lundi le constat que tous partagent sur les difficultés des pays du tiers monde face aux nouvelles technologies : « Le seul moyen de combler la fracture numérique est de renforcer le Sud en équipements technologiques, téléphones, fax, Internet et d'assurer une formation pour apprendre à s'en servir ». Pour autant, l'idée d'une taxe sur les pays développés destinée au développement des technologies partout dans le monde reste aujourd'hui du domaine de l'initiative limitée.
Si ce principe de taxe voit le jour à grande échelle, elle entrerait dans les comptes du Fonds de Solidarité Numérique (FSN), créé en 2003, et dont le lancement officiel a eu lieu ce lundi à Genève. Cette taxe « volontaire » (dès lors, on peut se demander quelle est la différence avec un don) correspondrait à un pourcentage de 1 % sur l'ensemble des investissements technologiques consentis par les collectivités publiques, et cela partout dans le monde. L'originalité de cet appel aux collectivités publiques, c'est que l'échelon étatique peut être court-circuité. Par exemple, des villes, des régions, pourraient faire des dons sans en référer à leurs gouvernements nationaux, un moyen de multiplier le potentiel de donateurs.
Parmi toutes les bonnes intentions, ce sont les pays du tiers monde qui semblent les premiers à parler de promesses. Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé qu'il verserait 500 000 dollars au FSN. Le Nigeria a promis 500 000 euros, le Maroc et la Guinée chacun 300 000 euros.
La collecte de fonds donne aujourd'hui des résultats de l'ordre de 7 millions de dollars canadiens, ce qui peut paraître bien maigre quand l'ambition affichée est de combler la fracture numérique mondiale. La répartition de ce fond sera la suivante : 60 % destinés aux 49 pays les plus pauvres du monde, 30 % aux pays en voie de développement et que 10 % serviraient des projets dans les pays riches.