Ce n'était pas suffisant d'avoir à s'inquiéter des virus, des chevaux de Troie, des liens pornographiques qui redirigent les internautes vers des sites illégaux. Il faudra maintenant composer avec des groupes criminalisés de pirates qui extorquent les usagers du Net en les menaçant d'insérer de la pornographie infantile sur leurs disques durs et de les rapporter à la police.
Ces groupes criminalisés, qui sont souvent originaires d'Europe de l'Est, ont l'habitude de s'en prendre aux grandes sociétés qui ont leurs pénates sur le Web. En les menaçant d'attaques de déni de service, ces pirates arrivent à en faire fléchir les dirigeants qui acceptent alors de payer une somme variant aux alentours de 120 000 dollars canadiens. Heureusement pour les usagers de l'Internet, la facture est légèrement moins salée: 120$. C'est toujours de l'extorsion, et cette mafia, qui dispose de gros moyens, arrive tout de même à trouver leurs poissons.
Cette menace n'est pas nouvelle. Une supercherie similaire avait été échafaudée par des criminels il y a quelques années. Ceux-ci réclamaient 80 ou 90$ à des internautes en échange de quoi ils n'exposeraient pas à des virus et des cyber-attaques leurs ordinateurs personnels. Aujourd'hui comme hier, il suffit aux arnaqueurs de rejoindre les victimes potentielles par un courriel, à la différence que la menace est maintenant l'infection de leurs ordinateurs de documents de pornographie infantile. C'est pourquoi l'usager néophyte cède au chantage et paye la somme à des inconnus.
D'après le National Hi Tech Crime Unit (NHTCU) de Grande-Bretagne, ce genre de chantage fonctionne bien, puisque de nombreux usagers, au lieu de rapporter à la police le black mailing, décident de payer. Mais faut-il mentionner que cette terreur exercée sur la victime, et surtout, son refus de la dénoncer, ont leurs sources auprès de la forte médiatisation du phénomène de la pornographie infantile. Au Canada, le seul visionnement d'une page contenant du matériel illégal, sans même en conserver le fichier JPG sur le disque dur, peut encourir une peine de prison de cinq ans. Il n'est donc pas étonnant que les internautes préfèrent régler ce problème par eux-mêmes en évitant d'être exposés à du matériel qu'ils n'ont pas la certitude de pouvoir justifier légalement.