Aux États-Unis, l’obésité fait figure de problème national: 59 millions d’adultes sont touchés, soit un Américain sur trois. Tommy Simpson, secrétaire d’État à la santé, affirme aujourd’hui que Medicare, le système public d’assurance-maladie, ne considérera plus l’obésité comme un simple problème de santé: l’obésité devient donc une maladie reconnue.
Conséquence de ce changement de politique: si un traitement est jugé efficace contre l’obésité, il sera remboursé par Medicare. « Avec cette nouvelle politique, Medicare pourra examiner les preuves scientifiques afin de déterminer quelles interventions améliorent la santé, ajoute Tommy Thompson. L’obésité est un problème grave de santé publique dans notre pays, qui a pour conséquence que des millions d’Américains souffrent de problèmes de santé et meurent prématurément.»
En plus d'un problème de santé publique énorme, il s’agit aussi d’une histoire de sous. Les maladies directement favorisées par l’obésité, telles le diabète et le cancer, coûtent 120 milliards de dollars US par an et le chiffre est en augmentation. Le danger est tel que les prévisions se font alarmistes : si rien n’est fait pour lutter contre l’obésité, cette maladie sera désormais la première cause de mortalité aux États-Unis d’ici à 2005. L’obésité est en passe de devenir un fléau mondial. Canada, Europe, Chine et même Afrique; pas une population riche ou pauvre qui ne soit touchée. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, l'obésité représente 3 à 8 % des dépenses de la santé dans le monde.
Au chapitre des causes d’obésité, on retrouve: la croissance des professions assises, le recours systématique à la voiture et la généralisation des ascenseurs, mais aussi le nombre d’heures passées devant le petit écran, à dévorer des chips et à boire des boissons gazeuses. Plus étonnant encore, des comportements répandus dans le monde occidental, tels la dépression, mènent à ce genre de problème, surtout quand la nourriture devient une compensation à un malaise social et personnel.