Plus de 240 noms de domaines pullulent sur le Web, mais pas le « .iq », le nom de domaine iraquien. Ce suffixe est dans les mains de la justice américaine, et de ce fait, les Irakiens ne contrôlent pas leurs propres sites sur la toile.
En toute logique, le suffixe « .iq » devrait être celui des sites irakiens. Or, ce suffixe appartient aujourd’hui à une entreprise texane. L’histoire remonte à 1997, quand Saddam Hussein a décidé de bloquer l’accès à l’Internet depuis le territoire irakien. Le suffixe « .iq » est devenu invalide, et est accordé par l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) à une entreprise texane, Infocom.
Coïncidence pour coïncidence, les quatre frères palestiniens dirigeants de la société Infocom sont en 2002 inculpés par la justice américaine. Ils sont accusés d’avoir illégalement exporté du matériel informatique vers la Syrie et la Lybie, et d’avoir donné de l’argent à un membre du Hamas, groupe terroriste palestinien. Aujourd’hui, le suffixe « .iq » est bloqué par la justice américaine.
En conséquence, les Irakiens de même que les institutions et les entreprises irakiennes doivent aujourd’hui utiliser des « .com » ou des « .org » pour créer leurs propres sites. Ces suffixes sont régis par les États-Unis, ce qui rend la souveraineté irakienne sur Internet caduque.
L’Afghanistan a attendu de nombreux mois avant que sa demande pour le « .af » soit acceptée par l’ICANN. L’Irak devrait selon l’ICANN être fixé très rapidement sur son sort.