Une nouvelle étape dans la stratégie de Microsoft pour la domination du marché des logiciels vient d'être passée. L'entreprise a réussi à être "propriétaire" du double-clic qui lance une application dans le cas des ordinateurs de poche et des téléphones cellulaires !
Microsoft a récemment obtenu un brevet aux États-Unis pour les doubles-clics, ainsi que pour les clics de durée courte ou longue qui démarrent des applications différentes, pour les "ordinateurs à ressources limitées".
En conséquence, une entreprise qui crée pour le marché américain des logiciels pour PDA ou cellulaires, dont plusieurs fonctions sont lancées en cliquant sur un même bouton de manière différente (double-clic, clic plus ou moins long, etc.) aura le choix entre trois alternatives. Elle devra soit changer son produit, soit payer une redevance à Microsoft, soit laisser Microsoft accéder à sa propriété intellectuelle ayant un rapport avec le produit.
Le brevet, tout comme celui qui avait été obtenu par Amazon pour l'achat en ligne en un seul clic, est critiqué par plusieurs spécialistes, dont un membre de la
"Foundation for a Free Information Infrastructure", qui en conclut que le système de brevets n'est pas adapté au monde des logiciels.
Comment faire pour contrecarrer ce brevet ? Il faudrait envoyer au bureau des brevets américains un document datant d'avant 1997, date à laquelle Microsoft a fait sa première demande de brevet à ce sujet, prouvant qu'une entreprise autre que Microsoft a créé le "double-clic" pour les ordinateurs à ressources limitées. Cela est fort probable, vu toutes les études en ergonomie qui ont été réalisées avant cette date.
Cependant, vu le temps que la demande de brevet a pris pour être acceptée, les procédures d'annulation risquent d'être tout aussi longues. De plus, une soumission de preuve ou de documents contredisant le brevet de Microsoft coûterait entre 3000 et 8000 $US, et si la décision du bureau des brevets est contestée, le cas devra être réglé au tribunal, ce qui peut coûter encore plus cher en frais d'avocats.