Le Lézard

Matrix: l'oppression au service de la sécurité nationale américaine


Les événements du 11 septembre 2001 ont provoqué une véritable psychose chez le gouvernement américain, prêt à tout pour s'assurer que de telles tragédies ne se reproduisent plus. Jusqu'où un gouvernement peut-il aller sans brimer ou remettre en question les droits individuels et la vie privée pour protéger la sécurité nationale?



Le Matrix (Multistate Anti-Terrorism Information Exchange) a été créé par Seisint, une entreprise de Boca Raton, en Floride. L'un de ses dirigeants est un ex-agent fédéral des stupéfiants du nom de Bill Shrewsbury, qui a travaillé avec d'autres techniciens à l'élaboration d'une base de données qui permettrait de recouper des informations sur des suspects potentiellement terroristes. Seisint, fondée par le millionnaire Hank Asher qui a¸dû, l'an passé, se retirer du Conseil d'administration à cause de ses liens avec des traficants de stupéfiants, est maintenant sous les feux de la rampe après qu'on ait découvert des irrégularités dans l'exploitation de cette base de données,cette dernière pouvant être utilisée à des fins nébuleuses.

La base regroupe à elle seule quatre milliards de données sur différents citoyens d'un peu partout: dossiers criminels du Ministère de la Justice, services de santé, brevets de pilotes, permis de conduire et une multitude d'autres sources civiles. Il s'agit ainsi d'une banque qui contient les informations non seulement de criminels, mais également de simples citoyens.

La base de données fonctionne de manière à ce que lorsqu'on lui impose une recherche, elle comptabilise une série d'informations sur tous les individus fichés dans le système. Le programme utilise un modèle informatique qui lui permet de dresser le portrait-robot du meilleur suspect terroriste et produit un «quotient terroriste» à partir de facteurs tels que l'âge, le sexe, l'appartenance ethnique ainsi que le crédit, qui lui génèrent le profil idéal du terroriste type. Ce logiciel a produit, depuis sa création en 2002, plus de 120 000 résultats et a permis aux autorités américaines (FBI, CIA, NSA, Homeland Security) de procéder à un grand nombre d'arrestations, n'étant toutefois pas toujours justifiées.

D'après les responsables du projet, on aurait abandonné la portion du logiciel qui permet de créer le portrait type du terroriste pour se concentrer sur la collection des données individuelles. Certains organismes de protection des droits civils, comme le American Civil Liberties Union ont des doutes. Comme l'explique Barry Steinhardt directeur de cet organisme: «Même s'ils prétendent avoir abandonné le projet Quotient terroriste, rien ne peut légalement les empêcher de le ressusciter.»

En considérant l'adoption du Patriot Act qui permet l'arrestation sans mandat, l'accord du Ministère de la Justice au projet Matrix et, finalement, l'appui indéfectible du Vice-président Dick Cheney et du directeur du FBI Tom Ridge, il y a fort à parier que le projet est loin d'être enterré.


Publié le 26/05/2004 à 08h05 par François Duchesne

Source:
msnbc.msn.com


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