Les cellulaires grillent-ils les neurones ? Entre enjeux économiques, bluff politique et vérité scientifique, les utilisateurs nagent dans le flou. Certains élus parisiens demandent la réduction de la puissance des antennes relais. Les opérateurs crient à l’impossibilité technique et à la manipulation. Au prix de la santé du public ?
La norme moyenne d’émission et de réception des antennes relais des compagnies de téléphonie est, pour la France, de deux volts par mètre en moyenne sur 24 heures. Cette norme n’est pas suffisante, selon eux, pour assurer la sécurité des personnes se trouvant à proximité desdites antennes.
Ce sont les élus du parti écologiste « les Verts » qui mènent la fronde, mettant en avant le fait que puisque la norme se définit par la moyenne sur 24 heures, les heures de forte communication peuvent être beaucoup plus dangereuses que les deux volts par mètre mentionnés. L’idée est de fixer la norme à un seuil maximal de 0,6 volt par mètre en tout temps, de manière à garantir une marge sécuritaire efficace en vertu du principe de précaution.
Plus largement, le débat actuel porte tant sur les antennes relais que sur la nocivité des téléphones cellulaires eux-mêmes. Sur le plan scientifique, les études contradictoires se succèdent, sans que rien de précis et vérifiable ne soit pour l’instant établi. D’un côté, on trouve l’Association Française des Opérateurs Mobiles (AFOM) qui regroupe les trois opérateurs français. Le discours a le mérite d’être simple : pas d’affolement, il n’y a aucun danger, les mécontents sont des arriérés rétifs aux progrès technologiques. De l’autre, des chercheurs indépendants; certains tirent le signal d’alarme.
Déjà en 1999,
une étude de l'INRS prônait le remplacement des antennes externes sur les téléphones cellulaires pour les remplacer par des antennes internes, l’écran placé entre l’antenne et la tête de l’utilisateur « protégeant » un peu mieux ce dernier des ondes nocives. D’autres, tel
Marc Filterman, sont beaucoup plus directs : « Contrairement aux affirmations des opérateurs et des constructeurs, des liens entre la téléphonie mobile, le cancer et les tumeurs ont bien été mis en évidence ». Et c’est aussi en vertu du « principe de précaution » qu’il est désormais recommandé d’utiliser un kit mains libres pour téléphoner : une étude israélienne note une réduction de 20 fois des ondes électromagnétiques transmises au cerveau grâce à ce système.