Le faux sang, ou PolyHeme suscite actuellement la controverse aux États-unis. Ce nouveau produit, au demeurant révolutionnaire, vient d’être inoculé à des patients... sans leur autorisation !
En Californie, au Texas et dans d’autres États, des patients victimes d’accidents et d'autres actes violents se sont vu injecter le PolyHeme, un nouveau sang artificiel n’ayant pas encore reçu l’approbation de diffusion, sans qu’ils aient pu donner leur consentement. Ce nouveau produit développé depuis les années 70 par «
Northfield Laboratories» est révolutionnaire à bien des égards, puisqu’il peut se stocker pendant de longues périodes; le vrai sang expire au bout de 42 jours. Le PolyHeme est compatible avec tous les groupes sanguins et facteurs Rhésus, tout comme l'est le sang de type O négatif. Enfin, il ne véhicule pas de maladies.
Les hôpitaux responsables de ces tests sans accord préalable s’appuient sur un vide juridique créé par le congrès américain en 1996, qui autorise les hôpitaux à utiliser des produits en phase finale de tests sur les humains lorsqu’il s’agit de technologies utilisées pour les urgences. Plusieurs éthiciens et autres avocats s’objectent au principe, s’appuyant sur l’idée qu’un patient ne devrait pas se voir injecter quoi que ce soit sans avoir la possibilité de dire non. D’autres ont un avis différent. C'est le cas de Kelly Fryer-Edwards, l'éminente et respectée éthicienne médicale de l’université de Washington. Elle explique qu’il peut être très difficile de trouver des citoyens prêts à être des cobayes, puisqu'ils devraient par le fait même envisager l'insoutenable perspective d’un incident. Elle ajoute qu’en enrôlant automatiquement les gens, on demande plutôt à ceux qui sont contre de se désengager du processus, ce qui permet de respecter leur droit au libre choix bien que ce soit sur eux que pèse cette responsabilité supplémentaire.