Dans une campagne présidentielle où l’économie est le cheval de bataille, l’externalisation des services informatiques à l’étranger est au centre du débat. Comment conjuguer croissance économique et maintient des emplois sur le sol national ? Celui qui à la bonne réponse risque fort de (re)devenir président…
Jusqu’à présent l’externalisation des services à l’étranger, c'est-à-dire la délocalisation, touchait des secteurs tels que l’industrie ou le tertiaire de base (centres d’appels en Inde pour les compagnies de télécommunication). Désormais, ce sont les cadres informatiques qui sont la cible de telles opérations. L’externalisation du développement logiciel et des services hors des États-Unis est « économiquement pertinente » selon l’ITAA, l’association américaine pour les technologies de l’information. Mieux, la baisse de l’inflation suite au maintient de bas salaires doit amener la création d’emplois et l’amélioration de la productivité américaine. Et d’enfoncer le clou, chiffres à l’appui : 90 000 nouveaux emplois en 2003 grâce aux délocalisations et 317 000 en prévision pour 2008.
Peu rassuré par cette étude, et encore moins par les sondages, le Sénat américain contre-attaque. Il vient de ratifier une loi empêchant les organisations publiques de sous-traiter des services à des firmes qui délocalisent à l’étranger. Le texte doit obtenir l’aval du président, ce qui permettra de le situer face à ce sujet. Et John Kerry pourra dès lors prendre le parti inverse…
A l’étranger, on se félicite de ces opérations d’externalisations. Alan Pelz-Sharpe, de la firme Ovum, soutient que le Canada serait un des premiers à profiter de ce mouvement, à condition que le gouvernement mette son poids dans la balance. Le gouvernement sud-africain quant à lui encourage l’externalisation vers son pays pour combattre un taux de chômage de l’ordre de 35 %. Selon le cabinet Gartner, ce pays est même plus compétitif que l’Inde, puisque les coûts de formations sont moindres. La solution la plus simple : mettez vous tous aux enchères sur Ebay, et on verra qui est le plus compétitif !