Bien que Microsoft se soit déjà retrouvé sous les feux des tribunaux des États-Unis, il faut croire que les Américains n’aiment pas que les autres mettent une de leur compagnie au piquet…
Dans une
nouvelle précédente, nous vous annoncions que la commission européenne mettait
Microsoft au banc des accusés pour des motifs de « concurrence déloyale » et « exercice d’un monopole » pour la somme record de 617 millions de dollars américains (500 millions d’euros). La réplique des politiciens américains ne s’est pas fait attendre. Faisant front de manière unifiée, démocrates et républicains influents de tout le pays se sont unis pour signer une pétition contre cette décision. En effet, la lettre rédigée par 10 membres influents des 2 principaux mouvements politiques des États-Unis, comptant Robert Wexler (démocrate-Floride), Dan Burton (républicain-Indiana), Adam Schiff (démocrate-Californie), et Steve Chabot (républicain-Ohio), a été adressée à Mario Monti, haut Commissaire à la commission européenne sur la compétition et précise que « puisque la compagnie Microsoft est une compagnie initialement américaine, toutes les décisions quant au contenu de ce qu’elle délivre sont décidées sur le territoire américain ».
La lettre précise qu’« un règlement de 2002 qui est issu du Ministère de la Justice américain sur la poursuite antitrust contre Microsoft a établi un arrangement régulateur complet qui a résolu non seulement sur la conduite passée, mais a aussi créé une structure de conformité détaillée pour adresser des inquiétudes compétitives futures qui pourraient se présenter ».
Cette injonction régulatrice assure que Microsoft peut continuer à ajouter de nouvelles caractéristiques dans ses produits, mais permet aux utilisateurs et aux fabricants informatiques de cacher ces caractéristiques permettant ainsi de choisir d’autres produits pour l’utilisation ou la distribution. En d’autres termes, si un revendeur de logiciel ou un distributeur de machines décide de mettre « DivX Player » à la place de Windows Media Player dans sa proposition, il le pourra. Il en va de même pour l’utilisateur final.
Bien que déjà fort inhabituel pour le monde politique, cette initiative est déjà fortement tentée de protectionnisme, mais le républicain Wexler accompagné de Peter King (républicain-NewYork) sont allé plus loin dans leurs critiques en commentant : « C’est impératif que nous maintenions la compétitivité de l’Amérique » et « le jugement de la commission européenne mine l’accord de principe entre l’Europe et les États-Unis et va dissuader des compagnies américaines d’investir dans les marchés européens. Pour cela, la Commission Européenne doit réviser son jugement ».
Les politiciens américains sont visiblement prêts à influencer leur propre marché pour supporter Microsoft contre l’Europe Unie alors qu’ils reconnaissent eux-même en ayant mis Microsoft au banc des accusés à maintes reprises que la firme de Redmond ne respecte pas leur propre règle en matière de loi antitrust...