L’équivalent canadien de la RIAA, l’Association de l’industrie canadienne de l’enregistrement (CRIA) a annoncé avoir identifié près de trente Canadiens soupçonnés de piratage grâce au logiciel de partage de fichiers Kazaa. La CRIA a demandé à plusieurs fournisseurs d’accès Internet (FAI) de dévoiler les coordonnées des personnes fautives. Certains FAI ont carrément refusé, comme SHAW, jugeant que la vie privée des utilisateurs passait en premier.
Lors de leur passage à la cour le 16 février dernier, les cinq FAI les plus importants au Canada ont réagi de manières diverses à ces annonces. Plusieurs FAI ont mentionné le fait qu’une adresse IP pouvait changer et qu’il était donc impossible de connaître avec certitude le nom des individus impliqués. SHAW a décidé de ne pas divulguer l’information demandée. La compagnie a d’ailleurs publié un
communiqué de presse priant les autres FAI de prendre position afin de respecter la vie privée des utilisateurs. Bell (Sympatico), Rogers et Telus ont affirmé avoir besoin de plus de temps pour évaluer la situation et en aviser leurs utilisateurs. Finalement, Vidéotron, propriété de Quebecor, n'hésitera pas à divulguer le nom des abonnés fautifs dès que la cour le demandera.
La Clinique d'intérêt public et de politique d'Internet au Canada de l'Université d'Ottawa (CIPPIC) prie les FAI de ne pas divulguer ce type d’information. On sait qu'une telle divulgation pourrait créer un précédent. La CIPPIC a dévoilé que sept utilisateurs de Bell avaient été trouvés fautifs, neuf chez Rogers, huit chez SHAW et deux chez Vidéotron, pour un total de 29 utilisateurs canadiens. La clinique a mis cette liste sur son
site Internet. Elle recommande aux personnes qui reconnaîtront leur nom d’usager de contacter immédiatement un avocat.