Des chercheurs ont réussi à découvrir deux nouveaux états de la matière. Après avoir observé les états liquides, solides, gazeux et plasmatiques, on constate aujourd'hui l'existence de phases appelées le condensat de Bose-Einstein et le condensat fermionique. Dans les deux cas, une température extrêmement basse, près du zéro absolu (-273 degrés Celsius environ) est nécessaire pour les créer.
Le condensat de Bose-Einstein est formé de bosons qui, à cette température, se fusionnent pour devenir un «super atome», très instable, qui ne peut être observé que durant quelques secondes. Théorisé dans les années 20, il a été crée matériellement dans les années 90 par Eric Cornell, un professeur de l'Université du Colorado. Celui-ci a obtenu en 2001 le prix Nobel de physique pour avoir été le premier à le former en 1995. Le nom de ce condensat a été donné par une fusion des noms de famille d’Albert Einstein et d’un physicien indien du nom de Satyendranath Bose.
Le condensat fermionique a, quant à lui, vu le jour pour la première fois en janvier 2004 après qu’une physicienne du nom de Deborah Jin l’eut créé dans un laboratoire de l’Université du Colorado, là ou elle a obtenu son doctorat sous les enseignements d'Eric Cornell. En 1999, elle avait réussi à obtenir le premier gaz fermionique. La différence du condensat fermionique est au niveau des atomes qui le forment et est plus difficile à obtenir que le condensat de Bose-Einstein. Composé de fermions, le condensat fermionique ne peut être créé sans un champ magnétique, les fermions ne pouvant exister au même instant sous la même forme. En utilisant un champ magnétique, on les force à se mettre en paires ce qui règle en grande partie le problème. Lui aussi est très instable et ne peut être observé plus que quelques secondes.
Ces deux condensats pourraient être utilisés dans le développement de la supraconductivité, une manière de transporter l’énergie d’un point à l'autre sans pertes. On mentionne qu’actuellement les lignes électriques perdent le tiers de leur énergie durant leur voyage. La supraconductivité permettrait donc des économies considérables et pourraient conduire à l’invention d’aimants qui n’auraient pas à être alimentés en électricités. De tels aimants pourraient permettre de construire des trains à lévitation magnétique plus rapides et qui consommeraient moins de carburant puisque la friction serait éliminée. Un rêve, quoi!