Cette hypothèse est connue de tous les férus de voyages dans l'espace; l'humain pourrait traverser de plus grandes distances s'il pouvait le faire en réduisant son métabolisme le temps de quelques années lumières. Des chercheurs de l'Université d'Alaska Fairbanks travaillent en ce sens, et étudient actuellement l'écureuil arctique.
L'écureuil arctique est capable de faire baisser sa température corporelle en-dessous du point de congélation, ce qui lui permet de réduire au strict minimum son métabolisme, et par le fait même ses dépenses et besoins énergétiques. L'animal y parvient en réduisant très doucement sa température corporelle, ce qui crée un phénomène appelé surfusion; la surfusion est le phénomène physique par lequel des liquides demeurent liquides même à des températures sous leur point de congélation normal. Autrement dit, malgré le fait que le tout soit à -3 degrés Celcius, le sang et les liquides vitaux continuent à circuler.
Les chercheurs ont donc implanté chez plus de cent écureuils des puces qui enregistrent à toutes les 12 minutes les variations de température de leur organisme. Ils pensent que la chute contrôlée et lente ainsi observée est produite grâce à des composés chimiques, qui seraient émis par le cerveau.
Leur but est maintenant de trouver comment appliquer le principe à l'humain. Un tel état d'hibernation serait très utile pour envoyer des explorateurs en réduisant leur consommation d'oxygène, d'eau et de nourriture nécessaires pour des longs voyages interstellaires. Une autre application, plus terre à terre, permettrait de conserver pendant des semaines des organes humains destinés à la transplantation. La prochaine étape vers ces possibilités sera d'essayer d'induire l'hibernation observée chez des animaux qui n'hibernent habituellement pas, comme les rats.