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Une étude historique révèle que la malnutrition est une urgence grave mais évitable dans les hôpitaux canadiens


Les résultats seront dévoilés à la Semaine canadienne de sensibilisation à la malnutrition

TORONTO, le 28 sept. 2015 /CNW/ - Une étude nationale du Groupe de travail canadien sur la malnutrition (GTCM) a révélé que, de façon surprenante, 45 pour cent des patients admis aux services de médecine et de chirurgie des hôpitaux du Canada souffrent de malnutrition. L'étude a aussi démontré que les patients sont confrontés à des situations qui pourraient être évitées et qui aggravent le problème de la malnutrition durant leur hospitalisation. Ces résultats alarmants sont annoncés dans le cadre de l'inauguration de la Semaine canadienne de sensibilisation à la malnutrition, qui se déroule du 28 septembre au 2 octobre.

La malnutrition est un trouble qui se manifeste lorsque l'organisme ne bénéficie pas de l'apport adéquat en vitamines, minéraux et autres nutriments nécessaires pour maintenir en santé les tissus et les capacités fonctionnelles.

« Un nombre inacceptable de Canadiens ne reçoivent pas des soins nutritionnels durant leur hospitalisation, et cela compromet le rétablissement des patients et pourrait coûter des millions de dollars au système de santé canadien », déclare Heather Keller, Ph. D., FDC et présidente du Comité consultatif du GTCM. « La malnutrition augmente la morbidité ainsi que les taux de réadmission et de mortalité. En moyenne, chaque patient souffrant de malnutrition demeure hospitalisé entre deux et trois jours de plus qu'un patient ayant un bon état nutritionnel, et en conséquence, cela coûte environ 2 000 $ de plus par hospitalisation. »

Cette étude historique, la plus complète qui soit dédiée à cette problématique spécifique, est une première au Canada. Les chercheurs du GTCM qui l'ont réalisée ont recueilli des données auprès de plus de 1000 patients dans 18 hôpitaux universitaires et communautaires de huit provinces. Ils ont évalué l'état nutritionnel et la pratique des soins nutritionnels, identifié les façons d'améliorer la situation, et mis en relief les impacts de la malnutrition et des soins nutritionnels insuffisants sur les soins de santé.

Parmi les résultats significatifs, cette étude révèle qu'un tiers des patients hospitalisés mangent moins de la moitié des aliments qui leur sont offerts, ce qui retarde leur rétablissement et prolonge leur séjour à l'hôpital. De nombreux patients ressentent de la douleur notamment, ne se sentent pas bien et ne peuvent donc pas manger. Il ressort qu'ils ne s'alimentent pas suffisamment pour les raison suivantes : ils ont de la difficulté à ouvrir les emballages ou à déballer les aliments; leurs repas sont interrompus; ils ont de la difficulté à atteindre le plateau et les aliments ne leur semblent pas appétissants. Il est nécessaire de modifier les façons de faire, pour se débarrasser des obstacles qui alourdissent la problématique chez les patients déjà dénutris dès l'admission.

Parmi ses recommandations, le GTCM propose notamment de mettre en place un dépistage nutritionnel systématique auprès de tous les patients dès leur admission à l'hôpital afin d'identifier ceux qui présentent un risque et de fournir des soins nutritionnels complets en temps opportun. Il insiste sur la nécessité de prendre conscience de l'importance de l'alimentation pour le rétablissement des patients (sauter un repas équivaut quasiment à manquer la prise d'un médicament ou d'un traitement). Il conseille de favoriser la participation des patients et de leur famille à la mise en oeuvre de solutions, et enfin de donner accès aux professionnels de la santé, à de la formation en matière de nutrition, car, de leur propre aveu, leurs connaissances sont souvent inadéquates dans ce domaine.

« La malnutrition est une urgence de santé publique qui affecte la santé des patients, l'accès aux soins et les coûts hospitaliers. Les gouvernements, les hôpitaux, les associations professionnelles et les prestataires de soins de santé doivent mettre en oeuvre les solutions et avoir recours aux outils offerts pour rectifier cette situation », poursuit la professeure Keller.

Dans le cadre de cette étude, des médecins et des infirmiers ont répondu à un questionnaire et ont indiqué qu'ils avaient besoin de plus de formation sur la nutrition. En outre, les infirmiers ont souligné leur volonté de participer au dépistage de la malnutrition et proposé d'ajouter deux ou trois questions à leur protocole d'admission.

« La malnutrition est un enjeu qui peut s'avérer coûteux et crucial pour le secteur des soins de santé du Canada, mais qui peut être géré facilement en améliorant les soins nutritionnels des patients », déclare Dre Johane P. Allard, FRCPC, auteure de l'étude avec ses collègues du GTCM. « Une excellente première étape serait d'ajouter deux questions validées pour dépister la malnutrition lors de l'admission des patients. Ensuite, une évaluation nutritionnelle serait faite chez les patients à risque nutritionnel et un plan de traitement nutritionnel serait déterminé par une diététiste/nutritionniste. Une approche interdisciplinaire est essentielle aux soins nutritionnels des patients hospitalisés. Tous les professionnels de la santé participant aux soins directs ont un rôle à jouer. »

Le GTCM a travaillé avec des experts afin de dégager des solutions qui favorisent l'identification précoce de la malnutrition et de suggérer des mesures pouvant être facilement adoptées pour résoudre le problème. « L'identification de la malnutrition et d'un faible apport alimentaire, le cas échéant, est une priorité », souligne la professeure Keller. « Le dépistage et les évaluations normalisés constituent la première étape, et les professionnels de la santé doivent être sensibilisés aux stratégies et procédures proposées qui peuvent facilement être mises en place pour contrer les effets que la maladie, les difficultés de s'alimenter et les autres obstacles organisationnels peuvent avoir sur la consommation des aliments par les patients hospitalisés. »

« Dans les équipes de soins de santé, les diététistes/nutritionnistes sont les professionnels de la nutrition. Ils éprouvent de la frustration lorsqu'ils constatent que le système actuel ne parvient pas à identifier tous les patients souffrant de malnutrition », précise Paule Bernier, Dt.P. M.Sc. co-auteure de l'étude et présidente de l'Ordre professionnel des diététistes du Québec. « L'Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ) participe aux travaux et appuie les recommandations du GTCM pour instaurer le dépistage systématique de tous les patients dès leur admission. L'objectif étant de prévenir les préjudices et d'assurer qu'un plan de traitement nutritionnel déterminé par une diététiste/nutritionniste soit mis en place. L'OPDQ rappelle que l'alimentation et la nutrition sont une partie intégrante des soins médicaux et chirurgicaux qui devrait être un sujet de préoccupation chez les autres professionnels de l'équipe interdisciplinaire»

Pour plus d'information sur le GTCM, son étude et ses recommandations, veuillez consulter www.nutritioncareincanada.ca/fr

À propos du GTCM
Le Groupe de travail canadien sur la malnutrition (GTCM) est un groupe de cliniciens, de décideurs et de chercheurs qui forment un comité permanent de la Société canadienne de nutrition (SCN). Le GTCM vise à réduire les lacunes entre la recherche et la pratique en matière de prévention, de détection et de traitement de la malnutrition chez les Canadiens dans le continuum des soins. Son mandat de favoriser l'atteinte d'un état nutritionnel optimal pour les adultes et les enfants hospitalisés ainsi que pour les personnes âgées vivant dans la communauté et dans les centres de soins de longue durée, et ce, en développant et faisant la promotion de processus validés de soins nutritionnels comme partie intégrante des soins cliniques.

SOURCE Le Groupe de travail canadien sur la malnutrition


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