Le Lézard
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/R E P R I S E -- « L'euthanasie en Belgique : impossible de baliser et contrôler » selon le Professeur Dr Etienne Montero, Doyen de la faculté de droit, Université de Namur, Belgique/


http://youtu.be/lQQABj6-oEU

MONTRÉAL, le 8 déc. 2013 /CNW Telbec/ - Lors d'une conférence de presse, le Professeur Dr Etienne Montero, Doyen de la faculté de droit, Université de Namur, Belgique, a dressé un bilan de 11 ans d'euthanasie en Belgique. http://youtu.be/lQQABj6-oEU Les plus grands promoteurs de l'euthanasie en Belgique reconnaissent que la plupart des demandes d'euthanasie ne trouvent pas leur origine dans la souffrance physique, qui peut être maîtrisée, mais dans une souffrance psychologique : perte de sens, solitude, lassitude de vivre, besoin de maîtriser sa mort... Dans une situation de souffrance, une demande d'euthanasie est compréhensible, mais la société ne peut pas s'adjuger le droit d'y accéder sans se mettre en danger. Tous les citoyens se trouvent menacés par les risques d'abus et de dérives.

L'expérience belge tirée de onze ans d'euthanasie légale enseigne qu'il est illusoire de penser que l'on peut faire droit à l'euthanasie comme une exception étroitement circonscrite, bien balisée, et dont la pratique serait bien contrôlée.

Une fois l'euthanasie permise, il devient très difficile de maintenir une interprétation stricte des conditions légales. Rapidement, les balises tombent, les unes après les autres, et l'on va d'élargissement en élargissement. Une telle évolution est inéluctable en raison de la dynamique immanente au droit. En effet, la loi s'intègre dans le système juridique qui a sa dynamique propre, commandée par des principes supérieurs tels que l'égalité et la non-discrimination. Par exemple, au nom de ces principes, l'euthanasie, initialement réservée aux majeurs, devra s'ouvrir aux enfants mineurs. Autre exemple : on exige une maladie grave et incurable, dont il résulte une souffrance physique ou psychique. Mais, au nom des mêmes principes, comment refuser l'euthanasie à une personne qui fait seulement état d'une souffrance psychique, sans avoir une maladie grave et incurable ?

Toute l'expérience belge illustre l'extrême difficulté à s'en tenir aux déclarations et intentions initiales du législateur et à contrôler le respect des conditions légales présentées comme très strictes à l'origine. Il a été répété que les patients psychiatriques, déments ou dépressifs n'étaient pas visés par la loi en projet ; aujourd'hui, la Commission de contrôle approuve toujours plus d'euthanasies dans de tels cas.

Des conditions de maladie grave et incurable et de souffrance sont aussi interprétées très souplement. La Commission de contrôle approuve des cas d'euthanasie à la demande de personnes qui souffrent de diverses pathologies liés à la vieillesse dont aucune, prise isolément, n'est grave (polyarthrite, vue et ouïe déclinantes ...). Elle se contente aussi de l'anticipation d'une souffrance future.

Par ailleurs, comment être certain que le patient a donné un consentement libre, dûment informé et éclairé, sans pression extérieure ? Comment s'assurer que l'information sur le pronostic, sur les possibilités thérapeutiques envisageables... est correcte, suffisamment nuancée et a été donnée dans un climat d'empathie ? Que vaut le contrôle a posteriori, sur la base d'un document complété et transmis par le médecin lui-même qui a pratiqué l'euthanasie (self reporting) ?

On insiste sur l'autonomie du patient. Mais, on peut craindre que les personnes les plus vulnérables subissent des pressions, conscientes ou inconscientes, et se sentent obligées d'exercer leur droit à l'euthanasie pour ne pas représenter une charge pour leur entourage ou grever la sécurité sociale ; que des personnes soient euthanasiées par incompétence (traitement inadéquat de leur douleur) plutôt que par respect pour leur autonomie ; que la société soit toujours plus prompte à offrir l'euthanasie comme la solution pour la souffrance.

Si l'on décide d'entrouvrir cette porte, il faut être conscient qu'elle s'ouvrira toujours davantage, qu'on le veuille ou non. Il ne s'agit pas d'une conjecture sans fondement, mais d'un constat tiré de l'expérience belge.

Lien http://CoalitionMD.org

SOURCE Coalition des médecins pour la justice sociale

Bas de vignette : "Professeur Dr Etienne Montero, Doyen de la faculté de droit, Université de Namur, Belgique (Groupe CNW/Coalition des médecins pour la justice sociale)". Lien URL de l'image : http://photos.newswire.ca/images/download/20131209_C8813_PHOTO_FR_34670.jpg


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