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Sujet : Femme

Soudan : des experts de l'ONU alarmés par le recours généralisé du viol par les Forces de soutien rapide


NEW YORK, 20 August 2023 / PRN Africa / -- Tout en appelant les deux parties au conflit à mettre fin aux violations du droit humanitaire et des droits de l'homme, les experts se sont dits particulièrement préoccupés par les informations persistantes faisant état de violations généralisées de la part des forces de sécurité. Ils citent notamment des informations selon lesquelles des femmes et des filles ont été soumises à des disparitions forcées et à des actes équivalents, ont été forcées de travailler et ont été exploitées sexuellement.

Selon les experts indépendants onusiens, des centaines de femmes auraient été arrêtées par les forces de sécurité, détenues dans des conditions inhumaines ou dégradantes, victimes d'agressions sexuelles et exposées à l'esclavage sexuel. « Il existe des preuves que les femmes défenseurs des droits de l'homme locaux ont également été directement ciblées ».

Des viols parfois motivés par des considérations ethniques et raciales

« Il est allégué que des hommes identifiés comme membres des forces de soutien rapide utilisent le viol et la violence sexuelle à l'encontre des femmes et des jeunes filles pour punir et terroriser les communautés. Certains des viols signalés semblent être motivés par des considérations ethniques et raciales », ont déclaré dans un communiqué les 25 experts de l'ONU.

Les femmes et les filles soudanaises vivant dans les centres urbains et au Darfour sont particulièrement exposées à la violence. « La vie et la sécurité des femmes et des filles migrantes et réfugiées, principalement originaires d'Érythrée et du Soudan du Sud, ont également été gravement affectées », ont-ils ajouté.

Les experts ont noté qu'en dépit de la politique déclarée de tolérance zéro de la FSR à l'égard des violences sexuelles et sexistes, la commission de ces crimes présumés, entre autres, a été attribuée à plusieurs reprises à la FSR.

« La FSR doit démontrer son engagement à respecter les obligations humanitaires et les droits de l'homme, y compris la prévention de la violence sexuelle et sexiste et de la traite des personnes, la facilitation de l'accès humanitaire et la responsabilisation des auteurs de ces crimes », ont fait valoir les experts.

La communauté internationale doit enquêter sur ces abus

Une façon de rappeler que les femmes doivent bénéficier d'une aide et d'une protection pour les victimes, mais aussi d'un accès à des voies de recours efficaces.

Par ailleurs, la capacité à soutenir et à soigner les victimes de violences a été considérablement entravée par les combats, qui ont empêché l'accès aux victimes, aux communautés et aux zones touchées par le conflit. Selon les experts, il est difficile pour les acteurs locaux et internationaux d'atteindre les personnes touchées.

Les experts ont rappelé à toutes les parties au conflit que leurs combattants doivent respecter strictement le droit international humanitaire et le droit international des droits de l'homme applicables. Ils ont appelé à une résolution pacifique du conflit.

Les experts indépendants des Nations Unies ont également appelé la communauté internationale à enquêter sur les violations présumées du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

Outre la quinzaine de membres du Groupe de travail sur la discrimination à l'égard des femmes, du Groupe de travail sur l'utilisation de mercenaires et celui sur les disparitions forcées ou involontaires, ce communiqué a été endossé par une dizaine d'autres experts indépendants de l'ONU dont Reem Alsalem, Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes et les filles.

SOURCE Centre d'actualités de l'ONU



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