Le Lézard
Sujets : Droit / Problèmes légaux, Plaidoyer (politique)

Centre géopolitique des Balkans : les experts européens appellent à la restauration des principes de l'Accord de Dayton pour la Bosnie


BANJA LUKA, Bosnie-Herzégovine, October 1, 2018 /PRNewswire/ --

Suite aux rencontres avec les principaux dirigeants de la République serbe, une délégation de personnalités politiques d'Europe occidentale a évoqué son soutien aux appels à l'indépendance de la république si le Haut Représentant et les autres responsables officiels étrangers continuent d'abroger les dispositions de l'accord de Dayton de 1995 qui a mis fin à la guerre de Bosnie.

Le groupe de cinq membres, invité par le Centre géopolitique des Balkans afin de passer en revue les préparatifs pour les élections bosniennes du 7 octobre, a déclaré lors d'une conférence de presse vendredi dans la capitale Banja Luka de la Republika Srpska que, selon eux, la Bosnie-Herzégovine était « non démocratique » et « profondément dysfonctionnelle » et que, de plus en plus, la seule solution serait la sécession si telle était la volonté des citoyens serbes.

Johannes Hübner, ancien député du Parti libéral au Parlement autrichien, a insisté sur la nécessité de respecter l'accord de paix de Dayton. Selon lui, l'Union européenne revendique la démocratie comme étant l'une de ses valeurs clés, et elle devrait donc respecter ce que les gens recherchent, et non pas ce que veulent quelques représentants internationaux. Selon M. Hübner, si l'UE respectait la volonté de toutes les parties constituantes de la Bosnie-Herzégovine, il serait possible de trouver une solution durable rapidement. D'un autre côté, prévient-il, si l'UE continue de favoriser un État plus centralisé comme, dit-il, le Bureau du Haut Représentant l'a fait pendant des années, alors rien ne changera au cours des 25 prochaines années.

Frank Creyelman, homme politique de l'Alliance flamande et Sénateur honoraire de Belgique, a déclaré compatir quant au désir du peuple serbe de sortir de ce qu'il qualifie de « monstruosité qu'est la Bosnie-Herzégovine ».  Il a comparé la situation des Serbes en Bosnie à celle des Flamands en Belgique, qu'il qualifie d'autre « pays artificiel ». Il a déclaré que le reste de l'Europe est redevable envers la République serbe pour avoir fait bloc face aux migrants arabes dans l'illégalité, attirés par la majorité musulmane bosniaque en Bosnie.

Zmago Jelin?i? Plemeniti, à la tête du Parti national slovène au Parlement de son pays, a déclaré que le cadre constitutionnel convenu à Dayton avait continuellement été compromis par des interférences étrangères, donnant lieu à l'abrogation de 90 % des droits garantis de la Republika Srpska. Il a cité le tribunal constitutionnel, composé de deux Serbes, deux Croates, deux Bosniaques musulmans et trois étrangers, le résultat étant toujours une majorité musulmane.

Le sénateur italien Antonio Razzi a exprimé son regret que le slogan « vivre et laisser vivre » ne soit pas appliqué à la Bosnie-Herzégovine, où les Serbes se voient refuser le droit à l'auto-détermination. Son compatriote Luca Bellotti, ancien sous-secrétaire pour l'Agriculture du dernier gouvernement Berlusconi, a affirmé croire que les Serbes devraient être traités comme un partenaire par l'UE, et non comme une partie sur laquelle faire pression. Suite à leurs rencontres avec le Président de la République serbe Milorad Dodik et d'autres représentants officiels de haut rang, tous deux ont exprimé l'espoir d'une réussite au cours de l'élection à venir.



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