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Qui a besoin d'une assurance-médicaments? Une étude révèle que, en 2016, des 36,3 millions de Canadiens, 23,2 millions bénéficiaient d'un régime d'assurance-médicaments privé et 13,1 millions étaient protégés par un régime d'assurance-médicaments public


TORONTO, le 19 juin 2018 /CNW/ - Selon une nouvelle étude, ceux qui militent en faveur d'un régime d'assurance-médicaments national ont mal diagnostiqué la nature des écarts dans la couverture offerte par les régimes d'assurance pour médicaments d'ordonnance et, par conséquent, ils ont proposé la mauvaise solution. Selon l'auteur de l'étude, « le problème n'est pas les personnes qui ne sont pas assurées, mais bien le coût des médicaments pour les personnes sous-assurées ».

Canadian Health Policy Institute (CHPI) (Groupe CNW/Canadian Health Policy Institute)

Le 27 février 2018, le gouvernement fédéral a créé le Conseil consultatif sur la mise en oeuvre d'un régime d'assurance-médicaments national. Le Conseil est présidé par l'ancien ministre de la Santé de l'Ontario, Eric Hoskins. Le régime proposé serait un programme financé par l'État qui remplacerait les régimes d'assurance-médicaments publics existants au Canada et les régimes privés offerts au travail.

Ceux qui militent en faveur du régime font valoir que des millions de Canadiens ne sont protégés par aucun type de régime d'assurance-médicaments. L'étude publiée par le Canadian Health Policy Institute contredit cette hypothèse.

La couverture offerte par les régimes d'assurance pour médicaments d'ordonnance en vigueur au Canada a été analysée dans le cadre de cette étude pour déterminer combien de personnes étaient assurées, sous-assurées ou non assurées. L'auteur a conclu que la population canadienne bénéficiait d'une couverture presque universelle pour les médicaments d'ordonnance courants et d'une couverture universelle pour les médicaments dont le coût est élevé.

L'étude a permis d'établir que, en 2016, la population totale du Canada se chiffrait à environ 36,3 millions de personnes. Près de 23,2 millions de personnes étaient couvertes par un régime d'assurance-médicaments privé, tandis que le reste de la population, soit 13,1 millions de personnes, bénéficiait de la couverture d'un premier ou d'un deuxième payeur dans le cadre d'un régime d'assurance-médicaments public.

Parmi les Canadiens couverts par un régime d'assurance-médicaments public, près de 840 000 personnes étaient admissibles à la couverture d'un premier payeur dans le cadre du Programme des services de santé non assurés mis en oeuvre par le gouvernement fédéral à l'intention des Premières nations et des Inuits. De plus, près de 8,2 millions de personnes étaient des demandeurs actifs dans les régimes publics provinciaux et territoriaux (pour la couverture offerte par un premier ou un deuxième payeur). Enfin, près de 4,1 millions de personnes sont demeurées admissibles, en tant que demandeurs inactifs, à la couverture d'un premier ou d'un deuxième payeur dans le cadre d'un régime d'assurance-médicaments public.

L'analyse a révélé que, pour les Canadiens qui n'ont pas de régime d'assurance-médicaments privé et qui ne sont pas admissibles à la couverture d'un premier payeur dans le cadre d'un régime d'assurance-médicaments public, l'exposition au partage des coûts pour les régimes d'assurance-médicaments publics est corrigée en fonction du revenu et, par conséquent, progressiste sur le plan social. Les personnes qui se situent dans les déciles de revenu inférieurs sont admissibles à une couverture suivant des coûts minimes ou nuls. Les personnes se situant dans les déciles de revenu intermédiaires font face à des exigences en matière de partage des coûts relativement modérées, tandis que les personnes des déciles de revenu supérieurs sont les plus exposées aux coûts, et ces coûts sont en réalité plafonnés, représentant entre trois et cinq pour cent du revenu familial selon la province ou le territoire.

On a estimé que des 4,1 millions de demandeurs inactifs qui sont demeurés admissibles à la couverture dans le cadre d'un régime d'assurance-médicaments public, plus de 2,4 millions de personnes (familles dans les déciles de revenu inférieurs) étaient potentiellement exposées à des franchises annuelles progressives et corrigées en fonction du revenu, à des coassurances ou à des primes allant de 0 $ à 2 000 $ par famille. Pour plus d'un million de personnes (familles dans les déciles de revenu intermédiaires), le partage des coûts se situe entre 2 000 $ et 5 000 $ par famille. Aussi, presque 600 000 personnes (familles des déciles de revenu supérieurs) ont possiblement été exposées à des coûts de plus de 5 000 $ par famille.

L'étude suggère que les défendeurs de l'assurance-médicaments ont faussement représenté les sondages menés auprès de Canadiens dans lesquels ces derniers mentionnent le coût comme raison de ne pas prendre leurs médicaments d'ordonnance, afin de montrer que de nombreux Canadiens ne sont couverts dans le cadre d'aucun régime d'assurance pour médicaments d'ordonnance.

Selon l'auteur de l'étude, Brett J Skinner (PhD), « ces résultats de sondage s'expliquent mieux par l'exposition au partage des coûts. Le fait de tout simplement forcer la population à souscrire un régime d'assurance-médicaments national n'est pas une solution à la réduction des coûts des médicaments pour les personnes mal assurées. Il est plus facile et moins onéreux de modifier les critères du partage des coûts relativement aux régimes d'assurance-médicaments publics existants. »

L'étude, intitulée « Prescription drug plan coverage 2016: how many Canadians were insured, under-insured or uninsured? », a été publiée dans le journal en ligne Canadian Health Policy et sur le site www.canadianhealthpolicy.com.

L'analyse s'est fondée sur les données les plus récentes disponibles ainsi que sur les critères d'admissibilité et de partage des coûts connexes des régimes d'assurance-médicaments, des ministères de la santé ou d'autres ministères et organismes des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Les données correspondantes sur les régimes d'assurance-médicaments privés ont été obtenues auprès de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes. Les données sur la population et le revenu proviennent de Statistique Canada.

SOURCE Canadian Health Policy Institute


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