Une nouvelle étude révèle les impacts potentiels du télétravail sur les comportements en transport, la santé et les heures travaillées au Québec

MONTRÉAL, le 1er mars 2018 /CNW Telbec/ - Selon une nouvelle étude CIRANO basée sur l'Enquête sociale générale (ESG) de Statistique Canada, plus de 18 % des employés québécois avait fait du télétravail en 2010, ce qui était légèrement sous la moyenne canadienne de près de 21 %. Au Québec, près d'un million d'employés travaillaient parfois de la maison, et près de 3 % d'autres lieux que la maison et le lieu d'emploi lors de la journée d'enquête (comme par exemple, cafés, restaurant, bibliothèques, et parcs). La combinaison travail au lieu d'emploi et de la maison est aussi populaire. « Comparativement aux employés travaillant uniquement du lieu habituel de travail, les télétravailleurs sont en moyenne plus riches et éduqués, plus urbains et moins syndiqués. La probabilité de faire du télétravail est plus élevée pour les employés habitant très près du lieu de travail (1 km ou moins) ou très loin (plus de 100 km) » souligne un rapport de recherche sur les impacts du télétravail publié aujourd'hui par le CIRANO et réalisé par Georges A. Tanguay et Ugo Lachapelle, tous deux fellows CIRANO et professeurs à l'UQAM.

Le rapport de recherche vise à établir les caractéristiques des télétravailleurs québécois et à estimer certains des impacts potentiels du télétravail sur les comportements en transport, la santé et les heures travaillées. Voici quelques faits saillants qui émanent des résultats d'estimations économétriques réalisés pour le Québec :

• Comportements en transport : Comparativement au travail uniquement du lieu habituel de travail (e. g. bureau) et selon les diverses formes qu'il peut prendre, le télétravail pourrait avoir différents effets sur le temps total de déplacements durant la journée de travail. Par exemple, les employés travaillant exclusivement de la maison se déplaceraient en moyenne 19 minutes de moins durant la journée, tandis que ceux partageant le travail entre la maison et le lieu habituel auraient des temps de déplacement équivalents aux employés ne faisant pas de télétravail. Par ailleurs, le télétravail tendrait à réduire les déplacements en périodes de pointe. La substitution par d'autres déplacements semble toutefois amoindrir les effets bénéfiques.
• Heures travaillées : Comparativement aux employés travaillant uniquement du lieu de travail habituel, seuls les employés ayant travaillé de la maison et du lieu de travail habituel auraient travaillé 49 minutes de plus en moyenne. Toutes les autres formes de télétravail et leurs combinaisons (e. g. maison seulement, autres lieux) sont associées à des diminutions du temps de travail d'environ 43 minutes à 2 heures 15 minutes pour la journée d'enquête, en comparaison à l'employé moyen.
• Perceptions relatives à la santé : le télétravail est associé à un plus grand sentiment de stress et d'être pressé mais n'aurait pas de liens avec l'état de santé déclaré. Le lien de causalité n'a toutefois pas pu être établi.

L'analyse des différents types de télétravail suggère donc que, selon la forme pratiquée, des effets distincts existent. Par exemple, travailler seulement de la maison réduirait les heures travaillées, mais aurait l'avantage de diminuer les temps de déplacements et ceux faits en périodes de pointe. Inversement, la combinaison du travail de la maison et du lieu d'emploi durant une journée, est corrélée positivement avec le temps de travail, mais n'aurait pas de liens avec le temps total alloué aux déplacements, malgré une probabilité moyenne plus faible de se déplacer aux heures de pointe. Selon les objectifs visés par une politique de télétravail, différentes formes pourraient être favorisées.

Ces résultats témoignent de l'apport potentiel du télétravail pour réduire les coûts sociaux associés au transport et pour contribuer à la croissance des revenus privés et gouvernementaux. Le rapport propose quelques recommandations pour l'instauration par les gouvernements de mesures favorisant le télétravail et souligne l'importance de sonder les employés pour faciliter la détermination des formes de télétravail à favoriser et l'encadrement nécessaire dans chaque cas.

Pour en savoir plus
Consultez le rapport de recherche Impacts potentiels du télétravail sur les comportements en transport, la santé et les heures travaillées au Québec, rédigé par Georges A. Tanguay et Ugo Lachapelle.

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