Premier palmarès des programmes d'aide aux employés (PAE) : grande insatisfaction chez les psychologues

MONTRÉAL, le 14 nov. 2017 /CNW Telbec/ - Les programmes d'aide sont de plus en plus offerts par les employeurs comme soutien aux difficultés de leurs employés. Ces services offerts à court terme peuvent rendre un excellent service à bon nombre de travailleurs. Cependant, ils s'avèrent souvent insuffisants pour un certain nombre dont les problèmes de santé mentale sous-jacents nécessitent des services psychologiques plus poussés. Des problèmes qui nécessitent la présence de psychologues pour être détectés et traités.

Or, un bon nombre de psychologues se disent insatisfaits de leur collaboration avec les PAE. C'est que les conditions se dégradent sérieusement depuis quelques années. Honoraires ridiculement bas, non respect du jugement du clinicien, ingérence dans le plan de traitement et le diagnostic, tracasseries administratives, impossibilité de charger la différence entre les honoraires payés par le PAE et le tarif habituel, interdit de poursuivre la démarche avec le client après le court service PAE, etc.

Un sondage récent réalisé par l'Association des psychologues du Québec (APQ) a permis de faire le point sur le degré d'insatisfaction des psychologues face aux PAE québécois et d'amorcer le premier palmarès de ces PAE. Voici ce qui en ressort :

Ce qui est le plus inquiétant dans ce palmarès, c'est que la firme qui est de loin la moins appréciée des psychologues, Morneau-Shepell, est aussi celle qui voit le plus grossir son volume d'affaire d'année en année. Après des acquisitions successives de Solareh et de Longpré, nous apprenions que c'est maintenant au tour de Pro-Santé de devenir sous le contrôle de Morneau-Shepell. Sur ces questions M. Roy affirme : « Des défis de taille nous attendent pour faire respecter la valeur des services offerts par les psychologues ». 

L'APQ invite les employeurs québécois à examiner de près la rentabilité des PAE qu'ils engagent et à se donner des indicateurs d'efficacité. Le nombre et la durée des congés de maladie prolongés ont-ils diminué? Les taux d'absentéisme et de présentéisme sont-ils en baisse? Le taux de roulement de personnel est-il adéquat? Les problèmes de harcèlement moral au travail sont-ils gérés adéquatement? Quel pourcentage de psychologues est réellement disponible au sein du PAE choisi par l'entreprise? La logique du plus bas soumissionnaire est-elle réellement la plus rentable pour le bien-être des employés?

Il s'agit d'un premier palmarès de ce genre qui deviendra un rendez-vous annuel pour tous ceux et celles qui ont à coeur les conditions d'exercice des psychologues et les services psychologiques de qualité. Nous souhaitons que la population et les employeurs réagissent afin d'éviter que les programmes d'aide aux employés se retrouvent sans psychologues. De son côté, l'APQ multipliera les interventions pour toujours mieux outiller et informer les psychologues, agir sur les éléments qui sont irritants pour ces derniers et les inviter à exiger les conditions adéquates pour exercer leur mandat. 

SOURCE Association des psychologues du Québec