Le Lézard
Sujet : Plaidoyer (politique)

ALENA : La demande des États-Unis d'abolir la gestion de l'offre est totalement inacceptable


LONGUEUIL, QC, le 16 oct. 2017 /CNW Telbec/ - Plusieurs médias rapportent que les États-Unis auraient déposé une demande pour éliminer totalement la gestion de l'offre après une période d'ouverture graduelle du marché. Le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, a réagi en ces termes à cette information : « Cette proposition est totalement inacceptable! Elle s'ajoute à la série de demandes exagérées des Américains dans d'autres secteurs de la négociation. Nous continuons d'appuyer le gouvernement canadien et québécois pour qu'ils maintiennent intégralement la gestion de l'offre et nous apprécions la fermeté avec laquelle ils ont rejeté cette demande ».

En effet, le gouvernement canadien a déjà réagi en disant que cette proposition était irrecevable : « a non starter ». Le gouvernement du Québec a fait de même. Cette proposition s'ajoute à une série d'autres demandes des États-Unis jugées inacceptables par le Canada et par le Mexique dans le secteur automobile, des règlements des différends et de la clause dite « crépusculaire ».

Rappelons que le 14 août dernier, à la veille de la première ronde de négociations, la ministre des Affaires étrangères, Mme Chrystia Freeland, présentait les objectifs du Canada en ces termes : « Le Canada confirmera et préservera les éléments de l'ALENA que les Canadiens jugent essentiels dans l'intérêt national, y compris [...] l'exception visant à préserver la culture canadienne et le système de gestion de l'offre du Canada. » Rappelons également que le 26 septembre dernier, tous les partis de la Chambre des communes à Ottawa ont appuyé une motion qui demandait de réitérer la volonté « de maintenir intégralement la gestion de l'offre dans le cadre des renégociations de l'ALENA ».

Une balance commerciale déjà à l'avantage des États-Unis

Depuis la mise en oeuvre de l'ALENA en 1994, les échanges agricoles entre le Canada et les États-Unis se sont beaucoup accrus, au grand avantage de nos voisins. Les États-Unis ont, en 2016, profité d'un excédent commercial agricole de 2,2 milliards $ avec le Canada. Et contrairement aux idées reçues, la balance commerciale des produits sous gestion de l'offre - lait, oeufs, volaille - est largement à l'avantage des États-Unis. Ainsi, entre 1993 et 2016, la valeur des produits laitiers américains vendus au Canada est passée de 50 millions $ à 557 millions $. L'an passé seulement, les trois quarts des importations canadiennes de produits laitiers provenaient des États-Unis. Notre déficit commercial pour ce secteur a atteint 445 millions $.

Le marché américain, subventionné et moins accessible que le marché canadien

« La gestion de l'offre est une politique agricole légitime et le gouvernement canadien a raison de la défendre », a ajouté M. Letendre. D'un côté, avec la gestion de l'offre, les producteurs canadiens de lait tirent un juste prix, directement de leur marché, sans que l'État ait à soutenir leurs revenus par des subventions directes. De l'autre, la politique agricole américaine (Farm Bill) distribue 100 milliards $ US par année à son secteur. En raison principalement de cette politique de subventions qui, elle, n'est pas sur la table des négociations, le marché américain est loin d'être accessible : le Canada importe 10 % de ses produits laitiers; les États-Unis, 3,5 %.

À propos de la gestion de l'offre

La gestion de l'offre est le moyen par lequel les producteurs de lait, d'oeufs de consommation et d'incubation, ainsi que les éleveurs de poulet et de dindon, établissent le meilleur équilibre possible entre l'offre et la demande des consommateurs québécois et canadiens pour leurs produits. Les producteurs sous gestion de l'offre comptent entièrement sur le prix du marché et ne reçoivent aucune subvention gouvernementale directe pour soutenir leurs revenus.

À propos des Producteurs de lait du Québec

Les Producteurs de lait du Québec, affiliés à l'UPA, représentent les 5 473 fermes laitières qui livrent annuellement plus de 3 milliards de litres de lait, dont la vente totalise des recettes à la ferme de plus de 2,45 milliards de dollars. La production et la transformation laitière génèrent au Québec quelque 83 000 emplois directs, indirects et induits et contribuent à hauteur de 6,2 milliards de dollars au produit intérieur brut. Finalement, elle entraîne des retombées fiscales de 1,3 milliard de dollars, dont 678 millions au gouvernement fédéral et 454 millions au gouvernement du Québec. www.lait.org

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Pour davantage d'information sur la gestion de l'offre et sur l'ALENA:
http://lait.org/wp-content/uploads/2017/10/Fiche_ALENA_2017.pdf

 

SOURCE Les Producteurs de lait du Québec



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