Le Lézard

Le Canada dit « non » au bouclier antimissile américain


Dans un discours à la Chambre des Communes le 24 février dernier, le ministre des Affaires étrangères Pierre Pettigrew a déclaré que le Canada ne participerait pas au projet de bouclier antimissile américain, une décision entérinée par le Bureau du premier ministre Paul Martin.



Rappelant la participation du Canada dans la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et dans les efforts visant à inclure le Mexique dans les systèmes de sécurité nord-américains, M. Pettigrew a assuré que le Canada continuerait de coopérer avec l’administration Bush en matière de sécurité, notamment par la création d’une « frontière intelligente » et en défense maritime.

Parlant du projet américain, l'épée de Damoclès au-dessus du gouvernement minoritaire libéral, le ministre Pettigrew a affirmé qu’il s’agissait de « leur décision, et nous la respectons ». Deux jours auparavant, Frank McKenna, futur ambassadeur canadien à Washington, avait semé la controverse en affirmant que le Canada faisait déjà partie de ce projet souvent remis en question, tant chez nos voisins du Sud qu’en sol canadien.

Plus tôt en février, le président américain avait déclaré à la presse qu’il ne comprenait pas « comment [les canadiens] pouvaient remettre en question la participation du Canada à un tel projet », car selon lui il s’agissait d’une « perte de souveraineté pour leur pays».

À Ottawa, le premier ministre Martin a confirmé la nouvelle aux médias présents à la sortie d’une réunion habituelle du Cabinet, en certifiant que le Canada « respecte le droit des États-Unis de défendre leur territoire et leur population. » « Nous continuerons d'ailleurs à travailler avec nos voisins. Cependant, nos efforts ne porteront pas sur le bouclier antimissile ». Il a terminé en ajoutant que la participation du Canada à NORAD était « dans l’intérêt stratégique du Canada ».

Du même souffle, le chef du gouvernement a promis de coopérer étroitement avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme, en Afghanistan, à Haïti et au Moyen-Orient. Il s’est également offert pour former les forces armées irakiennes, a promis de collaborer financièrement à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et s’engage à lutter contre la prolifération nucléaire et la stabilité politique dans les régions les plus instables de la planète. Lors du dépôt du budget fédéral, la veille, le ministre des Finances Ralph Goodale s’était engagé à verser 3,4 milliards $ sur cinq ans à son fonds d’aide internationale pour éventuellement doubler cette aide d’ici 2011.

La nouvelle a été accueillie froidement du côté de l’opposition officielle, alors que le NPD et le Bloc québécois se sont dits soulagés de la décision du gouvernement Martin.


Publié le 24/02/2005 à 21h46 par Philippe Orfali


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